Futur pôle agronomique : un subside bienvenu

La rénovation énergétique est un enjeu majeur de la Province de Hainaut, propriétaire de plus de 800 bâtiments publics. L’essentiel de sa capacité d’investissement est consacré à la rationalisation de ce patrimoine par des regroupements de services ainsi qu’à des travaux d’isolation et d’amélioration des performances énergétiques. Objectif : satisfaire aux obligations européennes de neutralité carbone d’ici 2035.

L’annonce par le Gouvernement wallon de l’octroi d’un subside de 7 millions en faveur du projet dit de « la sucrerie » à Ath dans le cadre du plan de relance européen est donc une excellente nouvelle pour le Collège provincial. La construction d’un nouveau bâtiment regroupant toutes les compétences provinciales en matière d’agroalimentaire figure en effet parmi les dossiers stratégiques du Hainaut. Ce bâtiment sera exemplaire : grâce notamment au photovoltaïque, il doit permettre une réduction de consommation d’énergie de 83% par rapport à la situation actuelle, marquée par une dispersion de sites, souvent peu adaptés. 

Le futur pôle pluridisciplinaire est appelé à réunir trois institutions à la pointe dans la recherche et l’enseignement agroalimentaire : le département agrobiosciences et chimie de la Haute Ecole Hainaut/Condorcet, les services agricoles du CREPA/CARAH et les laboratoires de Hainaut Analyses.

Actuellement dispersés sur le territoire athois et à Mons, ces services ont tout à gagner d’un regroupement sur un site unique, mieux adapté à leurs activités. Les objectifs sont évidents : renforcer les synergies, mutualiser les moyens humains et le matériel pour promouvoir le potentiel économique du secteur agricole et booster les potentialités de recherche et d’enseignement supérieur.

Le projet a beaucoup de sens. Le département agrobiosciences et chimie de la Haute Ecole Condorcet a le vent en poupe avec l’émergence de nouvelles filières liées au développement durable. Mais son évolution est rendue compliquée par une organisation sur plusieurs petits sites historiques : deux dans la Ville d’Ath, un autre à Irchonwelz et le dernier à Maffle. Les 650 étudiants seront rassemblés sur un campus unique, bien plus attractif, en connexion directe avec le centre urbain et le monde professionnel. 

Outre les services agricoles provinciaux, les laboratoires de Hainaut Analyses renforceront cette plate-forme technologique et stratégique. Les agents actuellement répartis sur Ath et Mons (site de l’Institut d’Hygiène, vétuste et énergivore) participeront avec leurs collègues du CREPA/CARAH et de Condorcet à un déploiement d’activités de haut niveau dans les domaines des analyses environnementales, agroalimentaires, agronomiques et biotechnologiques. Certaines missions administrative et financières pourraient être maintenues à Mons. 

A l’heure où les services provinciaux doivent se réinventer et mutualiser leurs missions, ce projet de bâtiment unique a une valeur symbolique. Il génèrera des économies d’échelle, permettra la vente de plusieurs biens inadaptés, apportera un supplément de bien-être et permettra de répondre aux objectifs de neutralité carbone.