Il est de coutume que le Gouverneur délivre aux élus provinciaux un message sur l’état de la société. 

Balayant les années 2020 à 2023, Tommy Leclercq n’a pu que mettre l’accent sur des faits préoccupants : une pandémie qui a marqué 2020 et n’a sans doute pas dit son dernier mot; un assaut du Capitole américain vécu comme une atteinte aux fondements de la démocratie en 2021; le déclenchement, en 2022, d’une guerre en Ukraine, «à nos portes », qui a certes fait naître un mouvement de solidarité chez les citoyens comme dans les institutions mais dont ne connaissons pas encore l’issue. Et chaque année des records de chaleur, engendrant sécheresses, inondations et catastrophes. « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » : reprenant cette phrase de Jacques Chirac, le Gouverneur regrette le peu de cas qui est fait des recommandations du GIEC depuis si longtemps. 

Ce climat général morose et les incertitudes économiques qui l’accompagnent, engendre des mouvements sociaux et un repli sur soi. « Près de 70% des Belges aspirent à un pouvoir autoritaire », s’inquiète Tommy Leclercq. 

Mais il faut garder « espoir » et résilience. Le Gouverneur en appelle pour cela à la faculté d’adaptation des institutions publiques - telles que la Province - face aux crises. Savoir faire face à un avenir VICA - pour « Volatilité », « Incertitudes », « Complexité » et « Ambiguïté » - c’est savoir appliquer une dynamique de changement, savoir réagir devant le mélange des responsabilités et la multiplication des sources. Pour lui, plus que jamais, l’action publique a donc tout son sens…