Nos collègues du CARAH aux côtés des agriculteurs

Thème(s) et Rubrique(s)
Eco-développement territorial

C’est en Province de Hainaut que l’on cultive le plus de pommes de terre! Associée à la culture belge par excellence et présentée sous toutes ses formes : à la vapeur, en frites, purée, chips, … la pomme de terre belge se place en très bonne position sur le marché européen en termes de production, de transformation mais aussi d’exportation.

Sa culture nécessite une attention particulière et une vigilance accrue pour faire face à la maladie du mildiou ou aux ravageurs comme les pucerons et les doryphores. Pour aider les agriculteurs à lutter efficacement contre ceux-ci et surtout raisonner leurs interventions, nos collègues du Service Expérimentation et Avertissement du CARAH à Ath ont développé une réelle expertise en la matière.

Hélène Rasmont et Benjamin Couvreur, deux jeunes agronomes affectés à la lutte contre les maladies et ravageurs de la pomme de terre au CARAH, en parlent.

« Depuis plus de 30 ans, à l’initiative du CARAH, un système d’avertissement destiné à raisonner la lutte contre le mildiou de la pomme de terre a été développé avec le CRA-W. 37 stations météo de référence sont aujourd’hui développées sur le territoire wallon et fournissent aux équipes du CARAH des données météo qui alimentent un modèle de prévision des risques de développement du mildiou conçu par le CARAH. Ces données nous sont indispensables pour envoyer des alertes à l’agriculteur de façon à ce qu’il puisse réagir rapidement et traiter au meilleur moment avant l’apparition de la maladie dans son champ »,introduit Benjamin Couvreur.

VigiMap

Depuis 2019, le nouvel Outil d’Aide à la Décision, nommé VigiMap, une lutte encore plus ciblée contre le mildiou. En effet, l’agriculteur, en se connectant sur cette interface numérique, peut désormais dessiner ses parcelles de pommes de terre et accéder à la modélisation des risques de mildiou sur ses parcelles grâce, entre autres, aux données de ses propres stations météo. 

« L’agriculteur peut contrôler lui-même le cycle du développement du mildiou et traiter ses cultures si nécessaire, en fonction des paramètres qui lui sont notifiés. Bien entendu, notre service reste toujours à disposition pour un accompagnement et des conseils personnalisés mais aussi sur le choix des produits phyto et fongicides les plus appropriés. Car chaque produit a ses propres modes d’action et de rémanence: il doit être utilisé au moment le plus adéquat. Ce qui permet désormais à l’agriculteur de traiter uniquement quand c’est nécessaire, de faire des économies de temps et d’argent au profit de l’environnement »
, explique Hélène Rasmont.

Le cycle du développement du mildiou s’étale entre cinq et neuf jours selon un schéma précis : l’infection, l’incubation et enfin la sporulation et ce, à condition que le taux d’humidité de l’air avoisine les 90% avec une température ambiante entre 8° et 30C°. D’autres missions occupent Hélène, Benjamin et leur collègue Simon Parmentier dans le secteur de la pomme de terre.

Ils organisent des formations théoriques et pratiques autour de VigiMap pour les agriculteurs, les aidant à acquérir des points de phytolicence. Ils contribuent à l’installation d’essais en comparant la résistance au mildiou de différentes variétés de pomme de terre et en mesurant l’efficacité de toute une série d’intrants comme ceux qui sont actifs dans la lutte contre les ravageurs (le puceron ou le doryphore).

Ils accompagnent les agriculteurs sur la question de la conservation de la pomme de terre et apportent des réponses quant aux nouveaux moyens mis à leur disposition pour empêcher la germination des tubercules.

Au CARAH, le cycle de la pomme de terre fait l’objet d’un suivi méticuleux avec les agriculteurs pour leur permettre au final, l’obtention d’un bon rendement et surtout d’une qualité technologique indispensable, aussi bien à destination du marché du frais que de la transformation, et ce au profit de tous.