Quand Investigation s'intéresse aux Provinces...d'hier
Sous le titre de « Provinces : le grand ménage », l’émission de la RTBf #Investigation n’a pas su éviter le piège des clichés. Elle décrit des situations appartenant au passé pour ne livrer qu’un reportage équivoque. Une occasion manquée d’informer le citoyen sur les services réellement rendus par les Provinces, et singulièrement le Hainaut en matière sociale. La Province de Hainaut tient à clarifier les informations contenues dans ce reportage et à rappeler les efforts que son personnel effectue au quotidien pour remplir ses missions dans un contexte financier rendu difficile par l’obligation wallonne de financement des zones de secours.
Les préjugés sont connus et ont la vie dure : les Provinces seraient un lieu hors du temps. Une Institution sourde aux évolutions de la société au point de posséder des « châteaux dans le Sud de la France » et de financer une « agence de voyage ». Comme si ces propriétés françaises n’étaient pas avant tout des lieux permettant d’offrir des vacances adaptées à des publics fragilisés et comme si soutenir des rencontres solidaires et des voyages mémoriels relevait de la pure anecdote.
#Investigation fait de ces affirmations des titres racoleurs.
« Des châteaux dans le Sud » ? Un débat dépassé par les faits
L’émission met en avant des situations qui n’ont plus cours aujourd’hui. L’intérêt démesuré envers les propriétés françaises - intérêt coûteux et discutable : la RTBf y a consacré plusieurs aller-retour aux frais du contribuable et a investi des sites privés, dont celui de Collonges, sans autorisation – n’est plus un sujet d’actualité.
La Province a rompu toute forme de relation avec l’Asbl Vestric, propriétaire du château de Montcalm, en 2019 en raison du loyer excessif demandé et de frais de fonctionnement trop importants. La mise à plat des conventions entre la Province, son Asbl Centre Arthur Régnier et l’Asbl Vestric a pris trop de temps et a manqué de transparence : c’est indéniable. Les sommes consacrées aux locations de Vestric peuvent paraître importantes mais à l’échelle des dépenses en politique sociale (100 millions !), elles n’ont jamais dépassé 0,5% du budget de la DGAS.
Pourquoi autant de temps ? Parce que le dossier était complexe et concerne le bien-être de personnes lourdement handicapées ! Il devait donc être étudié de manière à ne pas léser les bénéficiaires et les priver d’infrastructures adaptées sans solution de rechange.
Le vieillissement de la population et des lieux, le prix des transports ont amené le Collège provincial à réétudier, à plusieurs reprises, les conventions avec l’Asbl Vestric sur les conseils de l’audit interne pour réduire les coûts. Faute de solution satisfaisante, il a décidé une résiliation pure et simple du bail, désormais effective. Seul le paiement d’un préavis explique encore des dépenses en 2020.
Mais la Province de Hainaut entend bien continuer à proposer des séjours de loisirs (leurs bulles de bien-être !) ainsi que des hébergements de qualité aux bénéficiaires de ses structures sociales. Notamment celles accueillies au sein du Centre Arthur Régniers où agit chaque jour un personnel dévoué. Devant les coûts excessifs de location des différentes structures privées en Hainaut et à l’étranger, devant la vétusté de certaines d’entre elles, un masterplan est à l’étude pour limiter au maximum les conventions de location et doter le centre Régniers de nouveaux bâtiments, complètement adaptés. Manière de tourner définitivement la page d’une histoire déjà révolue…
Collonges et Baratier sont, pour leur part, deux propriétés appartenant à l’Asbl paraprovinciale Teralis. Contrairement à ce qu’une forme de mythe laisse apparaître, le domaine de Collonges accueille en priorité des publics seniors, socialement défavorisés ou porteurs de handicaps. Ces derniers représentent en moyenne 35% du public reçu, les seniors, 33%, les familles 26%. Sur le site de Baratier, près de 60% des personnes accueillies relèvent de séjours scolaires ou réservés aux personnes handicapées.
Dans le cadre du plan d’économies pluriannuelles présenté le 22 novembre 2021 à la presse en présence de l’équipe d’#Investigation, il a clairement été indiqué que ces domaines seront mis en vente ou invités à atteindre l’autonomie financière. Quant à l’Asbl Teralis, elle mettra fin à ses activités dites d’agence de voyage, des activités qui, signalons-le, reposaient prioritairement sur du tourisme social et des programmes autour de la thématique des droits humains, bien loin des clichés du « sea, sex and sun » !
La RTBf à la recherche des fantômes du passé
Comme tous les autres pouvoirs publics et sans doute encore davantage, les Provinces sont soumises à des contrôles stricts et légitimes par la tutelle wallonne, la Cour des Comptes ou l’Inspection du travail.
Il serait temps de tordre le cou à cette obsession des « avantages d’un autre âge » !
Les secrétariats et frais de fonctionnement des Députés provinciaux, leurs salaires, sont régis par des règlements transparents, soumis aux différentes sensibilités du Conseil provincial et à l’Autorité wallonne, dans le respect scrupuleux de prescrits légaux.
Les Asbl provinciales ont vu leur nombre considérablement réduit : elles n’ont jamais été 94 comme l’affirme l’émission en panne de vérification d’information ! De 34 nous sommes passé à 17 Asbl qui font l’objet de contrats de gestion et d’audits indépendants. Les éventuels compléments salariaux accordés à des élus n’y ont plus cours depuis de nombreuses années. Une fois encore #Investigation poursuit des fantômes.
La gestion financière est-elle défaillante ? Le budget de la Province de Hainaut est beaucoup plus sain que celui de bon nombre de pouvoirs locaux. La Cour des Comptes lui accorde un feu vert régulier. C’est en se montrant rigoureuse sur la réduction de ses dépenses et la recherche de recettes nouvelles depuis plus de 10 ans que la Province de Hainaut a pu faire face à ce tsunami financier qu’aurait pu représenter l’obligation de financer les zones de secours. Le Hainaut assumera l’octroi de 56 millions en faveur de la sécurité et le fera sans toucher à l’emploi : une gestion défaillante ne l’aurait tout simplement pas permis !
@Investigation : la Province, chaque jour, c’est ceci !
La diffusion de ce reportage laisse un goût amer. Dans sa mission de service public, la RTBf aurait pu parler de ce que font vraiment, chaque jour, les agents de ce niveau de pouvoir qu’elle qualifie de « méconnu ».
La Province de Hainaut gère un enseignement fort de 35 000 élèves et étudiants. Elle est à la pointe de l’enseignement numérique. La Province de Hainaut organise un réseau inégalé d’Instituts médico-pédagogiques ; elle assure l’accompagnement et l’intégration sociale de personnes handicapées tout au long de leur existence. La Province de Hainaut assure la formation théorique et pratique de 12 000 pompiers et policiers. Les bibliothèques de la Province de Hainaut réalisent 800 000 prêts de livres et documents. La Province de Hainaut investit chaque année 5,5 millions € en faveur de la lutte contre les inondations.
Il y a là matière à de nombreux reportages de service public. Mais peut-être est-il plus « vendeur » de traiter de sujets polémiques appartenant au passé que de s’intéresser à des projets positifs pour le citoyen…
Enfin respectueuse de son personnel, la Province de Hainaut s’est dotée d’une équipe de prévention des risques psychosociaux : 6 agents à l’écoute du bien-être individuel et collectif ! Des faits de harcèlement constatés dans d’autres Provinces ne doivent pas être généralisés. Mais la tendance à la généralisation est lourde dans ce travail de la RTBf !
La Province, ce sont des équipes, chaque jour, au service du citoyen comme le (dé)montre cette vidéo réalisée par notre Service de Communication. C'est le moment de la partager sur les réseaux sociaux !