Les violences faites aux femmes impactent aussi le travail

Thème(s) et Rubrique(s)
Action sociale

À l’approche du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le service d’action sociale Violences Egalité et Genres en Hainaut (VEGHa) nous éclaire sur l’une des facettes de cette réalité dramatique : l’impact de ces violences sur la sphère professionnelle. 

Collègues et services RH, nous sommes tous concerné.e.s et pouvons apporter notre aide aux victimes :

“Si l’efficacité et l’efficience d’une entreprise reposent sur le bien-être, les conditions de travail et la prévention des risques au cœur de la sphère professionnelle, il s’avère indispensable de se pencher sur une problématique encore trop peu prise en compte, celle des violences entre (ex) partenaires et de leurs impacts sur l’emploi de la personne qui en est victime ,” explique Maïlys Laurent, Coordinatrice du service VEGHa.

Amnesty Belgique rapporte que ” La violence contre les femmes et les fillettes est la violation des droits humains la plus répandue au monde”. Chaque année, en Belgique, plus de 45.000 dossiers pour violences sont enregistrés par les parquets. Les probabilités de côtoyer une victime au travail sont donc tragiquement assez élevées.

D’autre part, la dernière enquête menée par le Département de l’Action sociale de la Région wallonne fait littéralement froid dans le dos: "16029 plaintes pour violences dans le couple (physique, psychologique, sexuelle, économique) ont été enregistrées en 2015 en Wallonie (44 plaintes en moyenne par jour). Parmi ces plaintes, environ la moitié (7975) repose sur des faits de violence physique. (...) Sur l’ensemble des affaires de coups et blessures volontaires, plus d’une affaire sur quatre (28%) concerne des violences au sein du couple (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques)".

Et dans le cadre professionnel, selon une recherche menée en 2017 sur l’impact des violences sur le cadre professionnel, par la Western University et l’Institut Fédéral pour l’Egalité des femmes et des Hommes :

“Environ 41 % (des répondant.e.s) indiquent que la violence entre partenaires constitue une cause d’absentéisme, généralement en raison d’un état de fatigue ou de mal-être physique et/ou émotionnel, ou d’une blessure physique.

Plusieurs répondants ont fait face à une certaine forme de discrimination (12,6 %) après avoir parlé de la violence entre partenaires au travail.

Plusieurs personnes ont malheureusement indiqué avoir perdu leur emploi des suites d’une violence entre partenaires (7,2 %).”

Au-delà de la sphère privée, cette violence impacte donc bien évidemment le milieu professionnel.

“Outre l’état psychologique et la santé physique des victimes, les violences subies peuvent engendrer des effets non négligeables sur leur pratique professionnelle” poursuit Maïlys Laurent. “Une perte de productivité, un absentéisme injustifié et/ou prolongé en sont quelques exemples. Heureusement, il existe des outils et des moyens d’épauler les victimes”.

Parmi ceux-ci soulignons les RESSOURCES suivantes pour les entreprises et services RH :

Enquête nationale sur l’impact de la violence entre partenaires sur le travail, les travailleurs et les lieux de travail en Belgique” –  Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. 

Guide pratique destiné aux entreprises belges – Même au travail, ne détournez pas le regard. Agissez ! Lutter contre la violence entre partenaires. –  Institut pour l’égalité des femmes et des hommes. 

Et pour accéder aux ressources du réseau des employeur.se.s belges qui s’engagent dans la lutte contre les violences basées sur le genre, visitez le site web du CEASE.

Victime ou témoin ? Formez en toute confidentialité le numéro 0800/30030.

Accédez au tchat sur https://cease-violence.eu/fr/

Gratuit et anonyme, pour tout le monde.