Le budget 2024 de la Province de Hainaut a été voté ce 19 décembre. Le PS et le MR l’ont approuvé, les Engagés se sont abstenus, Ecolo et le PTB se sont opposés. D’une hauteur de 512 948 739 € en recettes et 512 928 061 € en dépenses, il est présenté avec un très léger boni de 20 678€.
L’équilibre budgétaire pour l’année à venir a pu être obtenu grâce à une augmentation du rendement des additionnels au précompte immobilier et à un recours modéré (6,1 millions) aux réserves que la Province a su se constituer depuis de nombreuses années. Le poids de la masse salariale, malgré un moratoire strict sur le personnel (- 196 ETP) et l’augmentation du coût du financement des zones de secours pour soulager les communes (9,3 millions en plus, soit un total de 59 millions à l’ordinaire) ont été au cœur des débats.
« Budget de résilience et de créativité », a reconnu en substance le chef de groupe des Engagés, David Lavaux. Mais devant les difficultés à venir qui risquent d’être «impossibles à assumer », les Engagés veulent lancer un signal d’inquiétude, exprimé par une abstention.
Ecolo souligne pour sa part que le Collège provincial a pu bénéficier des effets de l’indexation du précompte immobilier mais n’a toutefois pas eu d’autre choix que « de puiser dans des réserves qui se vident alors que les dépenses ne cessent de croître pour en matière de zones de secours et de cotisations de pensions notamment ».
« Le budget, dans sa froideur », estime Philippe Lesne, « ne permet pas d’anticiper ces écueils futurs.»
« Malgré les difficultés, la Province n’a procédé à aucun licenciement », a rappelé le chef de groupe MR, Valéry Gosselain, soulignant que, seule, la Province est en mesure de maintenir des politiques telles que la lutte contre les inondations et l’offre de structures sociales d’accueil et d’hébergement.
Si la Province a su garder ce cap, c’est grâce à l’implication de son administration, insiste la cheffe de groupe PS, Dorothée Derodder. « C’est avec elle que le Collège a pu concrétiser son plan d’économie depuis plusieurs années. »
Un plan d’économie porté par le député Serge Hustache, dont c’était le dernier budget. Selon lui, « l’avenir peut être tenable à condition de poursuivre et appliquer les mesures mises en œuvre dans le cadre du plan d’économie « Année créative » ; de plafonner l’intervention des Provinces dans les zones de secours au niveau du Fonds des Provinces, estimé à un peu moins de 72 millions ; que la Wallonie ne déstructure pas le mécanisme financier du précompte immobilier ; que des Assises territoriales définissent le champ d’intervention des différents niveaux de pouvoir en Wallonie et ouvrent la voie à une réelle réforme des Provinces.»
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