Le projet de budget 2025 présenté ce 24 septembre devant le Conseil provincial du Hainaut affiche un très léger boni de 21 299 €. Essentiellement technique pour ne pas engager la prochaine majorité provinciale, ce budget est aussi l’occasion d’un bilan. Entre 2018 et 2025, la Province de Hainaut a dégagé 250 millions en faveur du financement des zones de secours. Un fameux bol d’air pour les communes hainuyères et une participation significative à la sécurité des citoyens !

250 millions en faveur des zones de secours en six ans : Mission accomplie

Le projet de budget défendu par le Président du Collège provincial Serge Hustache s’élève à plus de 800 millions (enseignement compris). Il intègre une nouvelle intervention de 52.1 millions en faveur des zones de secours. Cette somme est équivalente à celle de 2024.

« Plusieurs études ont déjà montré que la reprise de ce financement par les Provinces est une réforme anticonstitutionnelle qui ne repose que sur la bonne volonté des Provinces », rappelle Serge Hustache. Dans ce dossier essentiel, les Provinces sont unanimes pour dire – via l’Association des Provinces Wallonnes (APW) - qu’elles seront dans l’impossibilité d’aller au-delà d’un financement équivalent au Fonds des Provinces ; ce qui, pour le Hainaut, représente 72 millions selon les chiffres actuels. Le Hainaut n’entend pas désinvestir dans d’autres missions de service public tout aussi indispensables que la sécurité civile. L’enseignement, la formation, l’action sociale, la culture et le développement territorial restent inscrits dans l’ADN provincial.

Une diminution de 7.6 % du personnel

Pour trouver des moyens en évitant la ligne rouge des licenciements, la Province de Hainaut a appliqué un plan d’économies dès 2021. Suppression d’activités, synergies internes, mutualisations des ressources et moratoire sur le personnel en ont été les clés de voûte. « En trois ans, le nombre d’équivalents temps plein a été réduit de 347 unités, soit une baisse de 7.6% du personnel. L’objectif annoncé est pratiquement atteint ».

Le personnel et son expertise sont la richesse de la Province qui a réussi à maintenir un niveau de qualité équivalent dans les services rendus grâce à un véritable travail collectif. Malgré tout, le personnel et les pensions continuent à peser. Ils constituent 64% des dépenses ordinaires, essentiellement dans les secteurs primordiaux de l’action sociale et de l’enseignement.

La hausse généralisée des dépenses de pension et les coûts qu’engendrera la réforme wallonne de la fonction publique n’incitent pas à l’optimisme en dépit des efforts accomplis.

L’intention provinciale est donc de poursuivre le moratoire mais également son plan PEP’S, d’économie d’énergie. Lancé au plus fort de la crise énergétique, il a permis d’enregistrer des baisses de consommation de 25 à 50% dans les bâtiments provinciaux grâce à une optimisation des heures de chauffe, une diminution des températures et une réorganisation de l’occupation des bâtiments.

Avec un rendement des additionnels au précompte immobilier stable et un fonds des Province en légère hausse, la Province avance donc un projet de budget prudent. Il intègre la constitution de provisions (26.2 millions) réalisée lors d’une récente modification budgétaire  pour faire face à l’évolution du dossier des zones de secours.

Le budget extraordinaire, limité à 28 millions d’€, comporte quant à lui deux postes majeurs : 12 millions en faveur de l’entretien, de la mise en conformité et de l’amélioration des performances énergétiques du patrimoine (180 sites !) et 5 millions consacrés à la lutte contre les inondations.

Des balises pour l’avenir

Et demain ? Serge Hustache martèle ses convictions : « Les perspectives de 2025 font apparaître une situation difficile qui peut être tenable à condition de poursuivre et appliquer les mesures mises en œuvre dans le cadre du plan d’économie « Année créative » ; de plafonner l’intervention des Provinces dans les zones de secours au niveau du Fonds des Provinces ; que la Wallonie ne déstructure pas le mécanisme financier du précompte immobilier ; que des Assises territoriales définissent le champ d’intervention des différents niveaux de pouvoir en Wallonie et ouvrent la voie à une réelle réforme des Provinces ».

La discussion et le vote du budget se tiendront le 8 octobre prochain.